Teilhard de Chardin, biologiste évolutionniste et prêtre

TeilhardP_1955Sur cette page, nous voulons donner un aperçu de la personne de Teilhard de Chardin, paléontologue français et prêtre (catholique), membre de l’ordre des Jésuites. Il est né le 1er mai 1881 près de Clermont-Ferrand en France et mort à New York le 10 avril 1955.

Teilhard de Chardin devient membre de l’ordre des Jésuites à l’âge de 18 ans. Les jésuites ayant été expulsés de France en 1904, Teilhard de Chardin poursuit ses études philosophiques et théologiques sur l’île anglo-normande de Jersey. De 1905 à 1908, il enseigne la physique et la chimie au collège jésuite du Caire. Il a ensuite été transféré à Sussex, en Angleterre, où il a poursuivi sa formation en géologie et en paléontologie. Il est ordonné prêtre à Hastings en 1911.

Pendant la Première Guerre mondiale, Teilhard de Chardin sert comme brancardier de front dans l’armée française. En 1922, il devient professeur de géologie à Paris. Il a participé à de nombreuses expéditions scientifiques en Asie et en Afrique. En 1928, il fait partie de l’équipe de recherche qui découvre l’hominidé Sinanthropus pekinensis en Chine. Teilhard de Chardin travaillera par intermittence en Chine jusqu’en 1937.

Surtout dans les années qui ont suivi sa mort, Teilhard de Chardin est devenu une figure culte. Ses partisans le considéraient comme un visionnaire de génie, qui sentait exactement quelles questions beaucoup de ses contemporains avaient. Cependant, il y a eu des critiques de la part de l’Église. En 1950, le pape Pie XII a publié l’encyclique « antimoderniste » Humani Generis , dans laquelle il condamnait implicitement de nombreux enseignements de Teilhard de Chardin. En 1962, le Saint-Office a publié un monitum (avertissement) :

Le jésuite français est allé en Amérique. Là, il était toujours autorisé à penser mais ne publiait plus et n’avait plus de conversations sur tout ce qui comptait vraiment. Ces dernières années furent une période douloureuse pour Teilhard. Le 30 juin 1962, quelques mois avant l’ouverture du Concile Vatican II, un dicastère du Magistère du Vatican (Saint-Office dirigé par le préfet Alfredo Cardinal Ottaviani) a émis le message d’avertissement suivant :

Un certain nombre d’œuvres du père Petrus Teilhard de Chardin ont été distribuées, même après la mort de l’écrivain, qui ont connu un succès non négligeable. Sans porter de jugement sur les questions concernant les sciences, il est suffisamment clair que, dans les domaines de la philosophie et de la théologie, ces travaux regorgent de telles ambiguïtés, voire d’erreurs graves, qu’ils se heurtent à l’enseignement catholique. C’est pourquoi les Pères de haute qualité et honorables de la Congrégation suprême du Saint-Office (aujourd’hui : Congrégation pour la Doctrine de la Foi) exhortent tous les évêques, les supérieurs des instituts religieux, les recteurs des séminaires et les administrateurs des universités à protéger les esprits, en particulier des jeunes, des dangers des œuvres du Père Teilhard de Chardin et de ses disciples.

Ce sont principalement les réflexions de Teilhard sur le mal et le péché qui sont inacceptables. C’est précisément pour cette raison que Pie XII a condamné le teilhardinisme. Teilhard de Chardin aurait réduit le mal moral à un mal nécessaire, un « déchet évolutif ». Le péché, à ses yeux, est l’expérience humaine de la Multiplicité. Pour Teilhard, la multiplicité est un terme hyperphysique désignant l’état dynamique dans lequel se trouve nécessairement le processus évolutif. Le but de l’évolution est le Point Oméga, un état dans lequel la Création est pleinement unie au Créateur par le processus d’intériorisation. Mais jusqu’à ce que cette Unité ultime soit atteinte, il y a Multiplicité. Le Magistère catholique a trouvé cela contraire à la Révélation. Le péché est le résultat d’aller volontairement à l’encontre des commandements de Dieu, et non un état évolutif de tout le Cosmos après la nootgenesis, comme Teilhard de Chardin l’a enseigné.

Le 24 juillet 2009, le pape Benoît XVI, dans un sermon à Aoste, a nourri l’idée que le Magistère pourrait réhabiliter Teilhard de Chardin. Il a adopté des pensées tirées directement de la méditation de Teilhard sur le cosmos en tant qu’hôte: C’est aussi la grande vision de Teilhard de Chardin: à la fin, nous ferons l’expérience d’une liturgie véritablement cosmique dans laquelle le cosmos devient un hôte vivant, selon le pape en 2009. [2]. Les spéculations sur une réhabilitation imminente dans divers journaux italiens ont été rejetées par le Vatican : Teilhard n’était pas hétérodoxe et il n’y avait donc aucune raison de le « réhabiliter ». C’était surprenant après les interdictions d’enseignement et de publication auxquelles Teilhard a dû faire face. Selon lui, il lui a été permis de jouir du plaisir beaucoup plus important que son vœu pieux a été exaucé: mourir le dimanche de Pâques (1955).

Wikipédia/édité Royaume-Uni

Avertissement concernant les écrits du Père Teilhard de Chardin, de la Sacrée Congrégation du Saint-Office (aujourd’hui : la Congrégation pour la Doctrine de la Foi)

Le 30 juin 1962, le Saint-Office a émis un monitum (avertissement) concernant les écrits du Père Teilhard de Chardin. En réponse à une lettre du cardinal-secrétaire d’État Casaroli au doyen de la Institut catholique à Paris, à l’occasion du centième anniversaire de Teilhard de Chardin, au nom du pape Jean-Paul II, le Saint-Siège a réitéré cet avertissement en 1981 contre les rumeurs selon lesquelles cet avertissement ne serait plus valable. Ce qui suit est le texte du monitum et de la lettre du cardinal Casaroli, ainsi que la déclaration de 1981.

Exhortation du Saint-Office, 1962.

Plusieurs ouvrages du Père Pierre Teilhard de Chardin, dont certains ont été publiés à titre posthume, sont en cours d’édition et ont connu un certain succès.

En dehors de juger les points concernant les sciences positives, il est suffisamment clair que les travaux mentionnés ci-dessus débordent de telles ambiguïtés et même d’erreurs graves, comme s’ils offensaient l’enseignement catholique.

C’est pourquoi les Pères du Saint-Office les plus distingués et les plus respectés appellent tous les évêques ainsi que les supérieurs des institutions religieuses, les recteurs de séminaires et les présidents d’universités, à protéger efficacement les esprits, en particulier des jeunes, des dangers posés par l’œuvre du Père Teilhard de Chardin et de ses disciples.

Vu à Rome, depuis le Palais du Saint-Office, le trentième jour de juin 1962.

Sebastian Masala, notaire

Source : https://www.ewtn.com/library/CURIA/CDFTEILH.HTM

BRF Casaroli Instcathoparis TeilhardLettre du Cardinal Casaroli au Recteur de l’Institut Catholique de Paris, S.Exc. Poupard, à l’occasion du centenaire de la naissance de Teilhard de Chardin. 10 juin 1981.

Monseigneur

La communauté scientifique internationale et, plus généralement, l’ensemble du monde intellectuel s’apprêtent à célébrer le centenaire de la naissance du Père Teilhard de Chardin. L’étonnante résonance de ses recherches, ainsi que l’éclat de sa personnalité et la richesse de sa pensée, ont profondément marqué notre époque.

En lui, une puissante intuition poétique de la nature va de pair avec une valeur profonde, une perception aiguë de la dynamique de la création et une vision large de la fabrication du monde avec un zèle religieux indiscutable.

De même, son désir incessant d’entrer en dialogue avec la science de son temps et son optimisme audacieux sur l’évolution du monde lui ont donné des intuitions – par la riche variété de ses mots et la magie de ses images – une influence considérable.

Entièrement tournée vers l’avenir, cette synthèse, souvent lyrique et animée de passion pour l’universel, contribuera à redonner espoir à ceux qui sont tombés en ruine. En même temps, la complexité des problèmes qu’il a analysés et la variété des approches qu’il a adoptées soulèvent des difficultés qui appellent naturellement une étude critique et sereine – dans les domaines scientifique, philosophique et théologique – de son travail extraordinaire.

Il ne fait aucun doute que la célébration de son 100e anniversaire – à l’Institut catholique de Paris, au Muséum d’histoire naturelle, à l’UNESCO et à Notre-Dame de Paris – serait l’occasion de ce point de vue d’une confrontation stimulante par une distinction méthodologique correcte des domaines en faveur d’une étude épistémologique rigoureuse.

A_020_CasaroliTeilhard02-1Ce que notre époque retiendra sans doute, au-delà des difficultés de conception et des défauts d’expression dans cette tentative audacieuse de synthèse, c’est le témoignage de la vie cohérente d’un homme profondément saisi par le Christ et qui a pris soin d’honorer à la fois la foi et la raison, et dans l’attente de l’appel, Jean-Paul II répondit : « N’ayez pas peur, ouvrez grand au Christ les portes des immenses domaines de la culture, de la civilisation et du progrès.

Je suis heureux, Monseigneur, de transmettre ce message au nom du Saint-Père à vous et à tous les participants à la conférence que vous présidez à l’Institut catholique de Paris en l’honneur du Père Teilhard de Chardin et je vous assure de ma fidèle dévotion.

Agostino Cardinal Casaroli (L’Osservatore Romano, 10 juin 1981)

Communiqué du Bureau de presse du Saint-Siège (dans l’édition anglaise de L’Osservatore Romano, 20 juillet 1981)

La lettre du Cardinal Secrétaire d’Etat (Casaroli) à Son Excellence Mons. Poupard à l’occasion du centenaire de la naissance du Père Teilhard de Chardin a été interprété dans une certaine section de la presse comme une révision des positions antérieures prises par le Saint-Siège à l’égard de cet auteur, et en particulier de la Monitum du Saint-Office du 30 juin 1962, qui soulignait que l’œuvre de l’auteur contient des ambiguïtés et de graves erreurs doctrinales.

La question a été posée de savoir si une telle interprétation est justifiée.

Après avoir consulté le cardinal secrétaire d’État et le cardinal préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui avaient été dûment consultés au préalable sur la lettre en question par ordre du Saint-Père, nous sommes en mesure de répondre négativement. Loin d’être une révision des positions antérieures du Saint-Siège, la lettre du cardinal Casaroli exprime une réserve dans plusieurs passages – et ces réserves ont été dissimulées par certains journaux – réserves qui se réfèrent précisément à l’arrêt dans le Monitum de juin 1962, même si ce document n’est pas explicitement mentionné

Source : https://www.ewtn.com/library/CURIA/CDFTEILH.HTM

Homélie du pape Benoît XVI pendant les vêpres dans la cathédrale d’Aoste

Pau Benoît dirige la prière des vêpres dans la cathédrale d’Aoste, le 24 juillet 2009.

Dans cette courte homélie, je voudrais dire quelques mots sur la prière par laquelle se termine cette Vêpres; car il me semble que dans cette prière le passage de l’épître aux Romains qui vient d’être lu est interprété et transformé en prière.
La prière se compose de deux parties: une adresse – un destinataire, pour ainsi dire – et ensuite la prière qui se compose de deux questions.

Prière de clôture des vêpres le vendredi de la quatrième semaine, à laquelle le Pape se réfère : « Dieu tout-puissant et miséricordieux, Tu as voulu que le Christ, ton Fils, souffre pour le salut du monde. Nous vous prions : éveillez dans votre peuple le désir de vous offrir comme un sacrifice vivant pour être pleinement remplis de votre amour. Par notre Seigneur

(Tiré de : Livre d’heures)

N° 9 : C’est exactement le contenu de la première partie de la prière qui suit : « Fais que ton Église se donne à toi comme un sacrifice vivant et saint ». Cette question adressée à Dieu s’adresse aussi à nous. C’est une référence à deux textes de l’épître aux Romains 1 Dans le premier, saint Paul dit que nous devons devenir des sacrifices vivants. Nous-mêmes, de tout notre être, nous devons adorer, sacrifier, rendre notre monde à Dieu et ainsi transformer le monde. La seconde est ce que Paul décrit à propos de l’apostolat sacerdotal 2 La fonction du sacerdoce est de consacrer le monde afin qu’il devienne une hostie vivante, afin que le monde devienne liturgie: que la liturgie ne soit pas quelque chose à côté de la réalité qu’est le monde, mais que le monde lui-même devienne une hostie vivante, la liturgie. Et puis la grande vision que Teilhard de Chardin a également eue : à la fin, nous aurons une véritable liturgie cosmique, dans laquelle le cosmos est devenu une hostie vivante. Et nous prions le Seigneur pour qu’il nous aide à être prêtres dans ce sens pour aider à transformer le monde en adorant Dieu, en commençant par nous-mêmes. Que nos vies parlent de Dieu, que nos vies soient vraiment liturgie, annonce de Dieu, porte par laquelle le Dieu lointain devient le Dieu proche, vraiment un don de nous-mêmes à Dieu.

Pendant la période des vacances en Vallée d’Aoste, le 24 juillet 2009.

Source : http://www.rkdocumenten.nl/rkdocs/index.php?mi=600&doc=3067&id=0

FranciscusMariamagioreL’encyclique du pape François « Laudato Si », « Soyez loués » – sur le soin de la maison commune.

Chapitre II : L’Evangile de la Création,

III Le mystère de l’univers

83 : « Le but ultime du cours de l’univers réside dans la plénitude de Dieu, qui a déjà été atteinte par le Christ, pivot de la maturation universelle. » Note de bas de page : « Dans cette perspective, la contribution de p. Teilhard le Chardin ».

Source : http://www.rkdocumenten.nl/rkdocs/index.php?mi=600&doc=5000&id=10199

 

Infos: Stichting Teilhard de Chardin (Pays-Bas).

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Dernière modification: 8 décembre 2015